Psychologie transpersonnelle : présentation

Comme son nom l’indique, le trans-personnel concerne ce qui existe au-delà de la personnalité, de son conditionnement et de son petit monde.

L’approche trans-personnelle n’est pas une méthode, c’est UNE CONCEPTION DE L’ÊTRE HUMAIN et du monde qui l’entoure.
En tant que pratique, cette approche a pour objet la « PLEINE RÉALISATION » de la personne qui cherche à devenir  » le dieu qu’elle est au plus profond d’elle-même « .

Ainsi la psychologie transpersonnelle, psychologie de la réalisation, s’intéresse aux perturbations résultant de l’enfermement des potentiels illimités de la conscience dans les structures limitées de l’égo.

Le mouvement transpersonnel déborde du cadre de la psychologie individuelle pour toucher toutes les sphères de l’activité humaine – économie, écologie, philosophie, etc. – qui peuvent être inspirées par une conception sacrée du monde.

De l’Antiquité au 21 ième siécle

Le territoire de la psychologie transpersonnelle n’est pas une  » invention  » moderne. Puisqu’il a été abondamment exploré par les traditions orientales et chamaniques et que de nombreux philosophes de l’Antiquité grecque y ont été sensibles. Mais dans la perspective occidentale moderne, et bien que de grands penseurs et chercheurs du XXe siècle comme Carl Jung, Emmanuel Mounier et Roberto Assagioli constituent des références fondamentales. On identifie certains événements des années 1960 comme ayant déterminé son éclosion. D’abord, le psychologue humaniste américain Abraham Maslow (1908-1970) établit sa célèbre pyramide des besoins humains.

En passant par Esalen (Etats-Unis)

Pyramide de Maslow Besoins humains
Pyramide de Maslow Besoins humains Psychologie de la réalisation

Maintenant reconnue à peu près mondialement, celle-ci présente les besoins communs à tous les humains dans une progression hiérarchique à cinq niveaux, dont le plus élevé est la  » réalisation  » ou l’actualisation de soi. Cette dimension concerne l’aspiration à concrétiser ses capacités et talents, à « croître « , à développer son potentiel (d’où les termes aujourd’hui courants de « croissance personnelle » et de « mouvement du Potentiel humain »).

Pyramide de Maslow et Transcendance Psychologie transpersonnelle

Plus tard, Maslow a raffiné ce dernier niveau pour y incorporer des notions de « dépassement de soi » ou de « transcendance ». Plusieurs penseurs ont alors cru bon de créer un sixième niveau distinct au sommet de la pyramide.

Ce niveau se définit par l’aspiration à vivre des expériences d’unité avec le Cosmos et d’amour inconditionnel envers l’Humanité.

En 1969, Abraham Maslow fonde le Journal of Transpersonal Psychology, alors que l’Association for Transpersonal Psychology est mise sur pied, deux ans plus tard, juste après sa mort. La mission de cette association était, et est toujours, de fournir un lieu d’échange pour les chercheurs et praticiens du mouvement transpersonnel, ainsi que de promouvoir une vision de l’univers comme entité sacrée. Par ailleurs, au moment où Maslow mène ses recherches, s’ouvre sur la côte californienne le « centre éducatif alternatif  » Esalen, qui allait devenir  » la Mecque  » de l’exploration transpersonnelle. Avec les centaines de scientifiques, artistes et maîtres spirituels qui y séjournent à un moment ou l’autre, on y mène des ateliers exploratoires de pratiques thérapeutiques très novatrices ainsi que de l’investigation spirituelle, surtout avec les spiritualités orientales. De nombreuses approches psycho-spirituelles sont nées de ces rencontres éclectiques.

Au-delà de l’égo

La psychologie transpersonnelle ne se limite pas aux problèmes personnels; elle ne joue pas tant dans le territoire de l’égo, mais là où l’égo s’efface et abandonne sa place dominante. Si, dans la psychologie classique, les modèles sont des hommes et des femmes performants, motivés, efficaces, bien intégrés socialement. Les modèles de la psychologie transpersonnelle sont des saints, des sages et des héros de l’humanité.

Ce qui ne veut pas dire que cette approche nie l’importance d’un égo SAIN, au contraire : c’est à partir d’assises solides et équilibrées , d’un égo SAIN donc, que l’être humain peut atteindre d’autres dimensions.

Selon Ken Wilber, « l’ouverture de la conscience » est normale et naturelle : primitive chez l’enfant, la conscience se développe graduellement, passe par le stade de l’identification à l’égo, puis devrait pouvoir s’ouvrir à l’ensemble de la création. Comme l’a d’ailleurs décrit Carl Jung dans ses ouvrages.

À son stade de développement ultime, la conscience s’apparente à l’éveil ou à l’illumination dont parlent de nombreuses traditions mystiques.

Rappelons que des expériences transcendantes peuvent se produire spontanément à la faveur de phénomènes naturels. Comme le fait de se trouver devant un paysage ou une oeuvre d’art d’une grande beauté, d’assister à la naissance d’un enfant ou à la mort d’un proche.

Par ailleurs, la danse, le chant, le sport, la science, le courage et la dévotion sont également des voies d’accès à ce type d’expérience.

Recherche et rédaction : Lucie Dumoulin et Léon René de Cotret (juin 2003)

NOTA : L’article complet est toujours au même lien ci-dessous. Mais il a été mis à jour en 2010 et contient des ajouts que je ne valide absolument pas, pratiquant la psychologie transpersonnelle depuis plus de 20 ans. 

L’article complet : https://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx?doc=psychologie_transpersonnelle_th

Pour une investigation plus poussée :

La psychologie transpersonnelle peut ou non prendre une forme religieuse ; elle peut ou non prendre une forme philosophique ; elle peut ou non prendre une forme interpersonnelle. Mais elle nous a toujours mis en contact de la même manière avec le sacré, le numineux (traduction de l’allemand (das) Numinose, « (le) sacré », mot créé par le philosophe et historien des religions Rudolf Otto (1869-1937), lui-même tiré du latin numen, « puissance agissante de la divinité »), le saint – l’âme, l’esprit, le divin. Elle nous est commune à tous et apparaît spontanément dans de nombreux styles de thérapie.

John Rowan